L'éloge de la lenteur : Revenir à soi comme on revient à la Terre🌿
Découvrez comment la lenteur et le massage bien-être favorisent la reconnexion à soi, réduisent le stress et restaurent l’équilibre corps-esprit.
Marijo M
9/24/20255 min read
🕰️ Le plaisir d'aller -toujours plus- vite !
« Je ne sais pas si je suis au ralenti ou si c'est le rythme que j'aimerais toujours avoir ». C’est la première phrase que m’a confiée un client, juste après sa séance de massage. Ralenti dans ses gestes, il était pourtant plus conscient de ce qui l’entourait, et du corps qu’il habitait. Conscient que cette pause lui était appréciable malgré un quotidien qu'il aime vivre à vitesse grand V.
Le rythme est un sujet qui revient souvent après un massage. Dans l'engouement de nos vies, aller vite est une habitude, être productif une nécessité mais aussi parfois un plaisir puisque nous sommes habitués à placer notre valeur dans ce que nous produisons. « J'aime mon travail, j'aime travailler et c'est vraiment avec plaisir que je me challenge au quotidien pour être toujours meilleure et évoluer dans la hiérarchie » me confiait une cliente qui, par ailleurs, souffre au quotidien des effets néfastes du stress.
On aime aller vite et montrer constamment notre proactivité. La lenteur est d’ailleurs définie comme un manque de rapidité à effectuer une action ou un mouvement : voire même, comme un manque de vivacité intellectuelle. La lenteur est largement perçue comme un handicap. Les personnes ayant déjà expérimenté une blessure le savent : du jour au lendemain, on peut se retrouver exclu de sa propre vie car nous ne sommes plus aptes à suivre le rythme imposé. Que ce soit une entorse, une migraine ou un burn-out, on peut se retrouver cloué au lit et ne plus pouvoir avancer, le corps nous impose de changer de rythme et, habitué à être productif, ce coup d'arrêt n'est pas facile à vivre. Je pense aussi aux personnes âgées, qui vivent parfois la lenteur comme un fardeau, comme si elles n’étaient plus à la hauteur du monde qui les entoure.
On retrouve dans la capacité à aller vite une sorte de frénésie, une exaltation de vivre et la possibilité de traverser toujours plus d'expériences. Pourquoi donc faire l'éloge de la lenteur si cette vitesse est si délicieuse à vivre ?
❗ Le paradoxe moderne :
Nous avons gagné du temps grâce à la technologie, mais nous nous sentons plus pressés que jamais.
Nous sommes connectés en permanence, mais souvent déconnectés de nous-mêmes.
Et ce sentiment d’être pris dans le tourbillon — parfois infernal — de nos vies, plutôt que de savourer le goût de chaque saison gagne du terrain. Cette accélération constante peut nous faire perdre le lien à l’essentiel : à notre corps, à nos émotions, à notre rythme naturel. Nous nous coupons de notre ressenti pour rester « efficaces ».
🧘♀️ La vitesse nous éloigne, la lenteur nous ramène
« Il est des silences plus nourrissants que mille paroles. Il est des lenteurs qui guérissent. »
Le monde file à vive allure. Tout doit être fait vite et bien. Mais à force de courir, on finit par ne plus savoir où l’on court… ni pourquoi. En 2025, la Harvard Business Review et Filtered.com ont publié un graphique particulièrement révélateur concernant les principales utilisations faites par la population de l'intelligence artificielle, voici les trois premières places : (1) le soutien à la santé émotionnelle et mentale ; (2) l'organisation personnelle et la recherche de productivité au quotidien ; (3) la découverte de soi et la recherche de sens.
Notre corps n’est pas fait pour vivre à 100 à l’heure en continu. Il a besoin d’alternance : activité et repos, tension et relâchement, mouvement et immobilité. C'est ce qui lui permet de maintenir un équilibre. Tout comme notre mental ne peut pas s'agiter sans cesse au risque de perdre le sens profond de notre existence. La vitesse nous donne l’illusion du contrôle, mais elle nous prive du goût des choses. Celui du matin qui s’étire doucement. D’un regard qui prend son temps. D’un corps que l'on entend.
Depuis des années, nous vivons dans ce que certains appellent une société de la vitesse. Tout doit aller vite, être instantané. La réussite est souvent mesurée au rythme effréné auquel on avance. Pourtant, cette course permanente laisse des traces : fatigue chronique, stress, douleurs musculaires, agitation mentale, troubles du sommeil…
🌸 La lenteur, un acte de résistance douce pour le vivant
« Le papillon ne force pas sa métamorphose. Il attend le bon moment, en silence. »
Dans une société qui valorise le « faire », le simple fait d’être devient un acte presque révolutionnaire. Dans le tumulte de nos vies modernes, l’âme s’essouffle. Le cœur bat parfois trop vite, calqué sur un rythme qui n’est pas le sien. Et dans ce tourbillon d'obligations et d'agitation, nous oublions l’essentiel : Nous sommes des êtres de souffle, de chair, de présence.
Choisir de ralentir, ce n’est pas être paresseux ou inactif. C’est poser un acte conscient de présence et d’équilibre. Sortir de la performance pour entrer dans la présence. C’est revenir à un rythme plus naturel, plus humain, plus respectueux de notre écologie intérieure. Mais c’est aussi respecter le vivant dans sa globalité. À force de vouloir toujours plus, l’humain a piétiné, détruit, effacé des milliers d’espèces qui constituaient pourtant son environnement essentiel.
Ralentir, ce n’est pas céder. C’est s’ancrer. C’est écouter le souffle qui habite nos poumons, le chant discret de notre corps, les messages doux de notre fatigue.
Choisir la lenteur, c’est dire oui à une autre forme de vie : une vie où l’on marche pieds nus dans la rosée, où l’on s’autorise des silences, où chaque geste compte et prend soin, parce qu’il est habité.
C’est dans la lenteur que naît le vrai repos, celui qui ressource profondément, pas seulement en surface. Et c’est dans cette philosophie que s’inscrit le massage bien-être. La lenteur n’est pas un retard : c’est un rythme naturel, profond, ancestral. Elle nous reconnecte à la terre, à notre souffle, à notre essence.
🌙 Le massage ou l'art du temps suspendu
« Le corps a ses propres saisons. Il fleurit quand on le respecte. »
Ralentir, c’est oser être, plutôt que faire. C’est ne plus courir après la vie, mais la ressentir à travers chaque pore de la peau. Un massage n’est pas une parenthèse anodine. C’est une offrande que l’on se fait, un souffle neuf, un espace pour s’aimer un peu plus.
J'aime travailler avec des gestes lents parce que c’est dans la lenteur que les tensions fondent, que le système nerveux se relâche, que l’on peut de nouveau habiter son corps comme une maison calme. La lenteur ne signifie pas une absence de profondeur. La lenteur peut s’incarner dans un effleurage doux, tout comme dans un massage profond. Le lent peut être englobant mais aussi ciblé et précis. Il n'y a pas de limite à la lenteur car « La lenteur, c’est l’espace où naît la conscience. » (Christophe André). Ce que l’on fait avec lenteur, on le fait avec l’âme.
Un massage bien-être ne se résume pas à une technique. Il ne s’agit pas de « traiter » un corps, mais de l’écouter, l'entendre, avec respect, douceur et conscience. Il ne s’agit plus là de prendre un massage pour « aller mieux »..., ou pour « être plus productif après », mais simplement pour être là, avec vous-même. Parce que parfois, le plus grand des luxes n’est pas un objet mais un instant et un souffle.
En écoutant nos besoins profonds – pas ceux imposés par la société – nous pouvons retrouver notre rythme intérieur. Un rythme plus fluide, plus doux, plus juste. Le massage est un des outils qui nous y ramène. Mais cette écoute peut aussi se cultiver au quotidien.
Quelques gestes simples pour ralentir :
Apporter du silence à son quotidien : en voiture, en mangeant, en marchant.
S’allonger au sol jusqu’à sentir le corps s’y déposer complètement.
Se promener sans montre, sans but précis.
Éteindre son téléphone (et l’oublier dans un coin).
Méditer, ou simplement s’asseoir sans rien faire.
Laisser le vide s’installer, au lieu de chercher à le combler aussitôt…